Raphaël Elizé avait quitté la Martinique à l’âge de 11 ans avec sa famille après l’éruption de la Montagne Pelée.
Diplômé de l’Ecole Vétérinaire de Lyon, décoré de la Croix de Guerre à l’issue de la première guerre mondiale, il s’installa à Sablé après la première guerre mondiale.
Militant à la section locale de la SFIO, il est élu maire de la ville aux élections municipales en 1929 et le restera jusqu’en 1940.
Il conduit comme premier magistrat de Sablé une politique sociale, culturelle et sportive innovatrice, qui lui vaut la reconnaissance et le soutien de ses concitoyens.
Une réussite d’autant plus remarquable dans le contexte d’intolérance de la France des années 1930.
En juin 1940, de retour de l’Aisne où il avait été mobilisé, Raphaël Elizé se voit refuser la restitution de sa charge de maire par l’occupant allemand.
La raison en est simple : « Il est insupportable à l’administration militaire et à l’armée allemande de reconnaître comme maire un homme de couleur, ni de discuter avec lui ».
Tel est le courrier adressé par l’occupant au Préfet de la Sarthe. Raphaël Elizé reprend sa vie de vétérinaire tout en rejoignant la Résistance.
Arrêté en septembre 1943, il est déporté à Buchenwald où il décédera en février 1945.